- licteur
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• XIVe; lat. lictor♦ Antiq. rom. Officier public qui marchait devant les grands magistrats en portant une hache placée dans un faisceau de verges.⇒LICTEUR, subst. masc.HIST. ROMAINE. [Sous la République et au début de l'Empire] Officier au service d'un grand magistrat, ayant pour attributs un faisceau de verges liées et une hache et dont le rôle était de précéder le magistrat dans ses sorties et d'exécuter ses sentences. Le consul avait douze licteurs, le dictateur en avait vingt-quatre (Ac. 1878, 1935). Ô fleuve! (...) Toi qui vis sur tes bords (...) Scipion dédaigner les faisceaux du licteur (LAMART., Harm., 1830, p. 344). Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs (HEREDIA, Trophées, 1893, p. 72).— P. anal. Un soir qu'il [Rochefort] marchait au milieu De ses licteurs et sentinelles... (NADAUD, Chansons, 1870, p. 520). Il [Mussolini] donnait à son pays l'air d'être uni et résolu par le moyen des cortèges, des faisceaux et des licteurs (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 172).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2e moitié XIVe s. (BERS., Tit.-Liv., BN 20312ter, fol. 14 v° ds GDF. Compl. : Le licteur, c'est le bourrel, se tenoit desja prest a le lier d'un laz). Empr. au lat. lictor « appariteur attaché aux magistrats possédant l'imperium, portant sur l'épaule des faisceaux de verges d'où émergeait le fer d'une hache, et à la main droite, une baguette », v. PAULY-WISSOWA, Realencyclop. der classischen Altertumswissenschaft, s.v.; dès l'époque lat., lictor a été relié à ligare (cf. TITE-LIVE, 1, 26, 7-8 : i, lictor, colliga manus... Accesserat lictor iniciebatque laqueum); il faudrait pour cela supposer un verbe
à côté de
; il s'agit peut-être seulement d'une étymol. pop. (ERN.-MEILLET). Fréq. abs. littér. : 47.
licteur [liktœʀ] n. m.ÉTYM. XIVe; lat. lictor rapporté (probablt par étym. populaire) au verbe ligare « lier ».❖♦ Antiq. rom. Garde qui marchait devant les grands magistrats en portant une hache placée dans un faisceau de verges. || Le dictateur était précédé de vingt-quatre licteurs, le consul (cit. 2) de douze et le préteur de six. || Les licteurs étaient « toujours prêts à délier les faisceaux, pour fouetter les criminels ou leur trancher la tête » (Littré).1 Vos licteurs devant vous, graves, portent la hache (…)Hugo, les Contemplations, VI, VI, XIII.2 Mâtho acceptait sa compagnie, et quand il sortait, Spendius, avec un long glaive sur la cuisse, l'escortait comme un licteur.Flaubert, Salammbô, Pl., t. I, p. 767.
Encyclopédie Universelle. 2012.